Wayne
Morris : Je reçois aujourd'hui Kathleen Sullivan, survivante de la
programmation mentale. Merci
beaucoup, Kathleen, de nous avoir rejoints aujourd'hui.
Kathleen
Sullivan : Merci à vous de m'avoir invitée.
Wayne
Morris : Comment vous êtes-vous rendue compte que vous étiez utilisée, et que
vous étiez programmée mentalement ?
Kathleen
Sullivan : Je me suis d'abord rendue compte que je n'avais pas beaucoup de
souvenirs de mon enfance ou de mes premières années d'adulte. Je ne me
souvenais pas beaucoup de mes émotions passées. Au cours de l'été 1989, je me
suis rendue dans un endroit appelé Crossroads, à Chatanooga... J'ai dû suivre
un traitement psychologique, parce que ma fille avait été arrêtée. On
l'accusait de certaines choses sérieuses. Ils voulaient me traiter aussi, parce
qu'ils pensaient qu'il y avait sans doute un problème héréditaire. C'est là que
j'ai commencé à me rappeler que mon père avait sexuellement abusé de moi. Comme
j'avais d'autres frères et soeurs, je suis rentrée chez moi, et j'ai contacté
les autorités pour les prévenir que j'allais témoigner contre mon père. Je
comprenais qu'il n'avait pas été l'homme que j'imaginais. Je me faisais trop
mon film sur mon père. Quand mes souvenirs ont commencé à revenir, j'ai eu
aussi pas mal de réactions secondaires dans mes pensées et mes sentiments. Je
réalisais que mon père m'avait torturée, à la maison. C'était un voyeur et un
dépravé sexuel.
Il
se suicida en janvier 1990… Quand cela est arrivé, je me suis complètement
renfermée, et j'agissais comme un robot. J'étais déconnectée de mes émotions.
J'ai été hospitalisée à Atlanta pour suivre un traitement intensif. D'autres
souvenirs refaisaient surface, associés à toujours plus de traumatismes. Des
souvenirs de sévices rituels. Je me suis rendu compte que les souvenirs des
survivants revenaient en général dans cet ordre : d'abord les sévices sexuels,
puis les sévices rituels, et ensuite les autres.
J'ai
été à nouveau hospitalisée en 1991 à Dallas. C'est là que j'ai commencé à
accepter tous ces souvenirs, et à admettre le fait que j'avais été programmée
par le gouvernement américain, qui voulait faire de moi un assassin, et son
instrument pour diverses "missions". Ce fut très dur pour moi, car
j'étais absolument terrifiée par tous ces souvenirs, notamment parce que je
compris que je devais être moi-même éliminée. A l'hôpital, j'avais des
tendances homicides envers les infirmières et le personnel. C'était dur pour
tout le monde ! J'ai commencé à me rendre compte que j'avais plusieurs
personnalités différentes. Ma personnalité originelle avait été fragmentée.
Chacune de ces personnalités avait un nom, un numéro de code, et un nom de
code. Je continue à travailler à ma guérison. Jusqu'à présent, je trouve que
c'est intéressant.
Wayne
Morris : Est-ce que vos souvenirs ont commencé à vous revenir avant la mort de
votre père ? Qu'est-ce qui a commencé à les faire réapparaître ?
Kathleen
Sullivan : Oui, ils ont commencé à revenir avant la mort de mon père, à
Crossroads. Parce que je me sentais physiquement en sécurité dans cet endroit,
peut-être pour la première fois de ma vie. On ne me permettait même pas de
recevoir des coups de téléphone ou du courrier de mes amis. Quand ils font
cela, c'est pour que les patients ne soient pas distraits émotionnellement et
mentalement, et puissent se concentrer sur leur traitement. Pour moi, ce fut un
mois important sur le plan émotionnel. Personne ne m'a mis ces souvenirs dans
la tête. En fait, je disais même au personnel que mon père était un type
formidable. Ils me demandaient pourquoi j'étais complètement bloquée au niveau
émotionnel. Nous avons pensé d'abord qu'il devait y avoir de l'alcoolisme dans
ma famille. Non. Je n'avais aucun souvenir de sévices sexuels non plus. Je
m'efforçais de chercher ce qui avait pu me mettre dans cet état. Un jour, je
suis allée voir un film de Batman, avec quelques personnes de l'hôpital. C'est
ce film qui a déclenché le réveil de mes souvenirs, je ne sais pas exactement
pourquoi. Mais quand je suis rentrée à l'hôpital, j'étais hystérique et je ne
pouvais plus m'arrêter de pleurer. J'avais une grosse migraine. J'ai su depuis
que c'est souvent le cas quand nos autres personnalités commencent à se
manifester.
Je
voulais m'enfuir et me cacher pour que personne ne me retrouve. C'était très
dur, mais c'est là que tout a commencé à sortir. Je m'étais aussi fâchée avec
mon père, juste avant cela, et c'était la première fois pour moi. Comme ma
fille avait été arrêtée, il s'efforçait d'éviter qu'il y ait une enquête sur
lui, en faisant croire qu'elle était folle. C'est aussi à ce moment-là que j'ai
commencé à me dégager de l'emprise de mon père. Le fait de vouloir témoigner
contre lui était pour moi un acte de libération vis-à-vis de mon père. Quand il
est mort, il y a eu une nouvelle libération, qui a fait revenir d'autres
souvenirs.
Wayne
Morris : Vous vouliez témoigner contre votre père uniquement pour des sévices
sexuels ?
Kathleen
Sullivan : Oui. Il avait trois enfants d'un second mariage. Mais je n'ai jamais
parlé de tout cela avec eux. Je me souvenais seulement de ce que mon père
faisait avec mes frères et soeurs et moi dans la salle de bains. Et il a
recommencé avec mes demi-frères et soeurs, près de 30 ans plus tard. C'était
étonnant de voir qu'il utilisait toujours les mêmes techniques. C'était le
début de ma libération et du retour de mes souvenirs. Avant qu'il meure, mes
souvenirs revenaient comme des éclairs, en masse, presque 24 heures sur 24, et
même dans mes rêves. Heureusement que j'avais deux thérapeutes qui
travaillaient avec moi, et qui m'ont demandé de tout mettre par écrit. J'ai
continué à tenir mon journal, ce qui m'a beaucoup aidée.
Wayne
Morris : Comment vos souvenirs refaisaient-ils surface ?
Kathleen
Sullivan : Très souvent, j'entendais un son qui ne venait pas de l'extérieur.
Je savais que c'étaient mes souvenirs qui commençaient à remonter. Parfois,
j'entendais la voix de mon père ou d'une autre personne, et je savais que
c'étaient des voix que j'avais entendues dans mon enfance.
D'autres
fois, c'était une odeur qui remontait. Parfois, je mangeais, et la nourriture
me semblait devenir tout à coup infecte. Je ressentais physiquement les viols
que j'avais subis, comme une sorte de mémoire corporelle. J'avais beaucoup de
souvenirs visuels, et des rêves qui revenaient très souvent. Quand j'ai
commencé à mettre tout cela par écrit, je passais parfois des heures à écrire,
et je revivais ces souvenirs en les écrivant. Croyez-moi, ce n'était pas drôle.
Même maintenant, quand je me relis, j'ai du mal à croire que tout cela m'est
bien arrivé ! C'était étonnant !
Wayne
Morris : Vous dites donc que votre père vous conditionnait mentalement en
utilisant toutes sortes de techniques traumatisantes… Quand avez-vous réalisé
qu'il faisait cela pour vous contrôler mentalement ?
Kathleen
Sullivan : C'était au cours de l'été 1991, quand j'ai commencé à me rappeler
que j'avais été utilisée par le gouvernement en tant qu'assassin. Heureusement,
en un sens, que mes souvenirs ont commencé à revenir avant d'avoir pu être
informée des activités secrètes du gouvernement. Ces souvenirs me rendaient
folle. Je voulais croire que ce n'était que mon imagination. Mais, d'un autre
côté, si c'était mon imagination, je pensais que je devais être réellement
folle ! C'était très dur. Je refusais de croire beaucoup de choses. Quand mes
autres personnalités ont commencé à se manifester, je ne pouvais plus nier tout
cela. Si tout cela était vrai, cela voulait dire que j'étais réellement en
danger. Il fallait que je l'accepte, et que je me soigne, pour que je sois bien
consciente de tout ce qui se passait autour de moi.
Wayne
Morris : Quand vous avez commencé à réaliser que vous aviez été utilisée par le
gouvernement, qu'avez-vous fait pour vérifier tous vos souvenirs ?
Kathleen
Sullivan : Ce fut très dur. J'ai d'abord cherché à savoir si cela avait été
fait à d'autres personnes avant moi. A cette époque, nous avions très peu
d'informations dans ce domaine. Je suis tombée par hasard sur le livre de John
Mark "The Mandchurian Candidate", et cela m'a aidé un peu. J'ai pu me
procurer une photocopie du livre de Walter Bowart "(Operation) Mind
Control". Il y parlait d'une femme dont le nom de code était Candy. Il
montrait de quelle manière elle avait été utilisée pour faire beaucoup de
choses que j'avais moi-même faites, même dans un endroit dont je me souvenais
du nom, "La Ferme". Il se peut que ce soit Camp Peary. Mais je n'ai
pas eu envie de m'y rendre pour essayer de reconnaître les lieux visuellement.
Candy décrivait beaucoup de techniques auxquelles elle avait été soumise, et
c'étaient les mêmes que pour moi. Elle avait parlé d'un rouge à lèvres au
cyanure. En ce qui me concerne, je me rappelais avoir utilisé un bâton de
vaseline empoisonné. Je devais en mettre sur une épingle et piquer les gens
avec ça. C'était tellement semblable à ce dont je me souvenais, que j'ai
commencé à croire que j'étais tout de même saine d'esprit !
A
cette époque, j'étais vraiment désespérée. J'ai commencé à lire un livre
intitulé "The Man Who Knew Too Much" (L'homme qui en savait trop), de
Richard Russell. Je lui ai écrit, en lui donnant un court témoignage de ce que
j'avais vécu. Il m'a répondu qu'il savait que ces choses continuaient à se
pratiquer, et me conseillait de "m'accrocher". Alors je me suis bien
accrochée.
En
1991, je m'étais déjà souvenue de cinq méthodes de programmation qu'on m'avait
fait subir. Elles me sont revenues tout à fait spontanément. Un psychiatre de
l'Université de Dallas nous avait demandé, à quelques-uns de ses patients, de
"mettre par écrit la carte de notre personnalité". Alors j'ai
commencé à écrire, et tout est revenu, comme le nom des méthodes de
programmation, Alpha, Bêta, Delta, Thêta, et Omicron. Personne ne s'est soucié
de m'expliquer ce que cela signifiait. Je ne connaissais aucun autre patient
qui avait écrit des choses semblables.
J'ai
continué à chercher, et j'ai compris que c'étaient des choses qui avaient été
plantées dans mon cerveau par l'hypnose ou d'autres méthodes. Je ne comprenais
pas ce que tout cela signifiait, à part les quelques souvenirs qui commençaient
à me revenir à cette époque. J'ai continué à tenir mon journal et à me
documenter le mieux que je pouvais.
En
1993, j'ai écrit à Daniel Ryder qui avait écrit "Breaking the Cycle of
Satanic Abuse" (Comment briser le cercle des sévices sataniques). Il y
parlait un peu des programmes gouvernementaux de contrôle mental. Je lui ai
parlé des systèmes de programmation que je connaissais, en lui disant que
j'avais été programmée comme assassin, et pour faire d'autres missions. Je
voulais juste savoir si d'autres personnes avaient entendu parler de cela, ce
qui me donnait l'impression que j'étais relativement normale dans mon mental.
Wayne
Morris : Quand vous parlez de "systèmes de programmation", que
voulez-vous dire par là ? Peut-être pouvez-vous les décrire un peu ?
Kathleen
Sullivan : [Elle rit] Je ne prétends pas tout comprendre moi-même… Je crois que
seul un programmeur peut vraiment savoir tout cela. Je dois vous dire que
c'était mon père qui avait été mon programmeur principal depuis mon enfance.
Lui aussi avait subi des choses horribles dans son enfance, ce qui l'avait
détraqué. Je l'ai appris plus tard. Il n'avait aucune conscience. C'était un
pédophile. Ce fut difficile pour moi de le réaliser. Il était ingénieur à la
Société AT&T, l'ancienne Western Electric. C'était vraiment un génie dans
son métier. Il avait un esprit très scientifique. Je pense que c'était cela qui
l'avait rendu très orgueilleux. Il aimait les puzzles, les jeux d'intelligence.
Il
aimait voir combien de personnalités fragmentées il pourrait créer chez
quelqu'un. Il m'a utilisée pour cela. Il me disait souvent qu'il était
"Dieu" pour moi. Il le croyait vraiment. Il me disait que j'étais son
cobaye et son prototype. Mieux il réussirait à fragmenter ma personnalité, et
mieux il se ferait bien voir de la CIA, pour laquelle il travaillait.
Wayne
Morris : Comment faisait-il pour créer ces personnalités fragmentées ?
Kathleen
Sullivan : Il avait plusieurs méthodes. C'était un vrai sadique. Il a même
écrit un article sur le Marquis de Sade. Je l'ai retrouvé plusieurs années
après sa mort. Cela m'a fait comprendre bien des choses. Je crois qu'il n'avait
pas pu affronter les souffrances intérieures qu'il avait éprouvées. Lui-même
changeait parfois de personnalité. Il aimait infliger des souffrances aux
autres. Il employait parfois l'électricité, parce qu'il était ingénieur dans ce
domaine. J'ai encore beaucoup de problèmes avec l'électricité ! Je ne peux pas
supporter la vue de fils électriques dénudés, cela me rend folle. Même s'ils ne
sont pas branchés. Vous ne pourrez pas me persuader qu'ils ne sont pas
branchés.
Il
me privait aussi de nourriture et de sommeil. Il employait beaucoup de rituels
sataniques. Il avait dirigé un petit groupe de satanistes à Reading, en
Pennsylvanie. Un petit groupe, mais qui entraînait beaucoup d'enfants dans
leurs rituels et leurs orgies… Cela m'avait fait comprendre que c'était sérieux
! Il m'avait obligée à participer à des sacrifices rituels depuis l'âge de
quatre ans. Je crois qu'il est important de comprendre que son but n'était pas
seulement d'organiser des sévices rituels. Mais il fallait aussi conditionner
certaines personnes et les "former" pour les utiliser par la suite. Quand
je voyais ce qui était fait pendant ces sacrifices rituels, je faisais ensuite
la même chose pour les assassinats qui m'étaient ordonnés… J'ai vu beaucoup de
choses pendant ces rituels ! Tous ceux qui travaillent aux urgences dans un
hôpital savent de quoi je parle. Cela m'aidait aussi à me désensibiliser pour
faire de moi un assassin. Cette désensibilisation était très importante.
Mon
père me suivait donc de très près, autant qu'il le pouvait, soit dans ses
rituels, soit à la maison, où il me torturait beaucoup. Il s'intéressait à ma
personnalité originelle, celle qui s'appelait Kathy, et il la torturait jusqu'à
ce que je puisse plus supporter ces atrocités. Alors, Kathy tombait dans une
sorte de sommeil hypnotique. Cela me rendait totalement amnésique. Quand je
revenais à moi, il recommençait, mais comme c'était trop difficile à supporter
pour Kathy, il se produisait un fractionnement de ma personnalité, et c'était
une autre que Kathy qui pouvait recommencer à subir ces tortures. Mon père
donnait alors un nouveau nom à cette nouvelle personnalité, et ainsi de suite.
Chaque personnalité nouvelle fragmentée ne se souvenait pas de ce que les
autres fragments avaient vécu. Mon père pouvait donc faire croire à chacune de
ces personnalités tout ce qu'il voulait. Il implantait dans ces nouvelles
personnalités tout un ensemble de croyances, de sentiments et de pensées
propres à chacune. Il le faisait aussi pour beaucoup d'autres enfants. Je
n'étais pas la seule.
L'une
de ses spécialités était de fragmenter la personnalité de ces enfants, en
donnant un nom à chaque fragment. D'autres programmeurs pouvaient ensuite
continuer à travailler sur ces enfants. Il s'entraînait sur moi, pour voir
jusqu'où il pourrait aller.
Wayne
Morris : Ainsi, cette programmation mentale consiste à exposer quelqu'un à des
traumatismes, pour provoquer une dissociation de sa personnalité ?
Kathleen
Sullivan : Cela peut se produire de plusieurs manières. Mon système Bêta… C'est
juste une partie de moi-même qui est contrôlée par ce système. Beaucoup de
survivants de la programmation mentale n'ont pas été programmés en Bêta. On a
utilisé avec eux d'autres programmes. Les programmeurs font toutes sortes
d'expériences pour créer les personnalités les plus variées. C'était le domaine
de spécialisation de mon père.
Wayne
Morris : Votre père a dû apprendre ces techniques quelque part. Où pensez-vous
qu'on lui a appris cela ? Peut-être aussi que votre père avait lui-même été une
victime du contrôle mental ?
Kathleen
Sullivan : Je crois que mon père était lui-même programmé. Je reste assez vague
sur certaines choses, parce je ne suis pas encore tout à fait libre d'en
parler. Mais je dirais tout ce que je peux dire sans être perturbée. Ces
programmeurs sont tous violemment anticommunistes. Au départ, ils ont appris
cela d'une manière plutôt primitive. L'un des membres de la famille de mon
père, de la génération précédente, torturait mon père en appliquant du courant
électrique sur les plombages de ses dents ! Cet homme a eu une grande influence
sur toute notre famille.
Malheureusement,
il est toujours en vie, sinon je dévoilerais son nom. Il m'a dit qu'il
travaillait avec les services secrets pendant la dernière guerre. Il semblait
aussi connaître beaucoup d'hommes politiques à Washington, ainsi qu'une personne
que j'aimerais nommer, mais dont je ne citerai que les initiales, HK (NDE : Il
s'agit probablement de Henry Kissinger). J'ai appris que HK avait fait venir
aux USA beaucoup de criminels nazis, des scientifiques, vers la fin de la
guerre et plus tard. Mon père m'avait dit qu'il avait été utilisé comme
interprète d'allemand, pour le compte de l'armée, qui avait ramené ces nazis,
et pour le compte de l'OSS, qui allait devenir plus tard la CIA. Je crois que
c'est pour cela que mon père a été tellement influencé par ces gens, si ce
qu'il m'a dit était vrai.
Il y
a quelques semaines, j'ai compris quelque chose. Mon père est d'origine
allemande. Il a grandi dans une région où il n'était pas bon d'être Allemand,
parce que les Allemands étaient nos ennemis.
Sa
mère écoutait des stations de radio allemandes la nuit. Je comprends à présent
que cela a dû être très difficile pour mon père, qui avait tendance à se
mépriser beaucoup à cause de son origine.
Je
comprends qu'il ait pu se sentir proche émotionnellement des personnes qui
l'avaient recruté comme interprète. Il a passé beaucoup de temps dans
différentes bases de l'Armée de l'Air, au cours des quatre ans qu'il a passés
dans cette arme. Cela surprenait beaucoup de gens de le voir si souvent changer
de base.
Plus
tard, il a passé beaucoup de temps avec ceux que l'on appelle les néo-nazis, ou
les "aryens". Des gens qui étaient dans des groupes nazis ou dans
l'activisme pro-aryen. Je crois que cela lui a donné le sentiment de son
importance. C'est alors qu'il a commencé à être obsédé par les doctrines
sataniques. Il était proche de ceux qu'on appelle les Templiers, ou Chevaliers
du Temple. Je crois que mon père n'a jamais été Franc-maçon, mais il travaillait
avec beaucoup de Francs-maçons de très haut rang. Pour eux, les Templiers
étaient des "assassins germaniques". Comme j'étais une femme, et
qu'ils étaient profondément machos, je n'avais pas le droit de devenir un
"assassin germanique" de l'Ordre des Templiers. Mais ils m'appelaient
une "Fille des Chevaliers du Temple". C'est quelque chose !
Il a
aussi fréquenté l'Université Albright, qui se trouve tout près de Reading, en
Pennsylvanie. C'est là qu'il a obtenu son diplôme, avant d'être engagé par la
Western Electric, où se trouvait un fort groupe d'Allemands. Il fréquentait des
clubs allemands. Je ne suis pas sûre d'où venaient toutes les influences qu'il
a subies, mais elles étaient très fortes. Je crois que cela lui a formé une
identité dont il avait beaucoup besoin.
Wayne
Morris : Vous savez certainement qu'il existe une controverse publique à propos
des souvenirs des survivants. Certains prétendent que ces souvenirs qui remontent
dans la mémoire des victimes ne sont pas des vrais souvenirs. Dans votre propre
expérience, comment avez-vous vérifié si vos souvenirs étaient vrais ou faux ?
Comment avez-vous pu reconstituer ce qui vous était réellement arrivé ?
Kathleen
Sullivan : Pour moi, c'est encore quelque chose de très difficile. Je me
rappelle pourtant que, chaque fois que j'avais accompli une mission pour la CIA
ou un autre organisme, sans exception, ils me faisaient passer une séance de
"brouillage de la mémoire". Cela se passait souvent à la base
aérienne Dobbins. Ils m'injectaient des faux souvenirs, pour que je ne puisse
plus faire la différence avec les vrais. Par exemple, ils me faisaient voir un
film, ou un document faisant appel à la réalité virtuelle, ce qui est pire. Ils
me droguaient aussi parfois à cette occasion. Pendant que je regardais le film,
un gars venait auprès de moi me parler ou m'hypnotiser, pour me faire croire
que ce film était la réalité pour moi. Ils choisissaient des films qui
cadraient avec ma mission. C'était bien préparé à l'avance.
Quand
le souvenir de ces films me revenait, je devais me dire : "Qu'est-ce que
c'est que cela ?" Puis je me rappelais qu'il y avait un homme à mes côtés,
et je me revoyais en train de voir un film. Je mettais par écrit tout ce qui me
revenait, pour pouvoir reconstituer tout ce qui s'était réellement passé.
Ils
mélangeaient donc des choses réelles avec des choses qui n'étaient pas du tout
réelles… Parfois, ils conduisaient leurs victimes à l'endroit même où avait été
tourné le film, en invitant même l'un des acteurs, quelquefois une célébrité de
Hollywood, qu'ils payaient grassement pour cela. Je crois que ces acteurs
faisaient l'objet d'un chantage, et que certains étaient eux-mêmes programmés.
Ainsi,
quand on se rappelait ces choses, on avait des souvenirs réellement mélangés,
et il était difficile de reconstituer la réalité.
Parfois
encore, après une mission, ils m'amenaient là où mon père avait sa secte
satanique, et me faisaient passer par un rituel ou une cérémonie. Il me fallait
là encore lutter pour retrouver les vrais souvenirs… Il m'a fallu plusieurs
années pour bien comprendre tout ce qui m'était arrivé, et pourquoi mes
souvenirs remontaient de cette manière.
C'est
pour cela que je crois qu'il est légitime que l'on parle des "faux
souvenirs". Je ne crois pas que ceux qui racontent des faux souvenirs le
font de manière consciente. Je veux dire que cela ne vient pas d'eux. Mais on
leur a injecté artificiellement, de l'extérieur, des faux souvenirs… Parfois,
certains souvenirs qui reviennent sont réels, mais ils concernent des choses
tellement horribles que les gens ne peuvent pas imaginer que des êtres humains
puissent faire cela à d'autres êtres humains, et ils ne vous croient pas.
Wayne
Morris : Vous pensez donc que c'était fait délibérément pour discréditer les
survivants ?
Kathleen
Sullivan : Absolument. Ils veulent que leurs victimes croient qu'elles sont
folles et se sentent désespérées et impuissantes. Si vos souvenirs ne sont pas
réels, mais qu'ils continuent à remonter, cela suffit pour vous donner envie de
mourir. Pourtant, bien souvent ils sont vrais, et c'est vraiment terrorisant !
Wayne
Morris : Pensez-vous que certains de vos souvenirs de cérémonies sataniques
aient pu être programmés en vous, et qu'ils ne correspondent pas à la réalité ?
Kathleen
Sullivan : Je l'aimerais bien ! Mais, hélas, j'ai des témoins. La plupart sont
des enfants. Ils ne sont pas prêts à parler, parce qu'ils s'efforcent de
résoudre leurs propres problèmes. Malheureusement, mon père et un autre
responsable, avec lequel il travaillait, étaient très sadiques. Ils semblaient
prendre plaisir à ce qu'ils faisaient. Ce qu'ils faisaient était donc hélas
réel.
J'ai
aussi contacté d'autres survivants, qui m'ont dit qu'on leur avait montré des
films de rituels et de sacrifices sataniques. Je commence donc à comprendre que
beaucoup de ces cérémonies sataniques sont filmées, et que ces films sont
utilisés pour programmer les souvenirs de leurs victimes. Beaucoup de ces
souvenirs viennent donc de ces films. Mais il y a les deux : les films, et la
réalité.
Wayne
Morris : Y avait-il des méthodes précises pour vous traumatiser et pour vous
programmer ?
Kathleen
Sullivan : C'est sûr ! Disons que certains programmeurs n'aimaient pas trop
travailler avec moi, à cause de ma programmation Delta, qui est une
programmation d'assassin. Je crois que parfois ils avaient peur. Ils m'appliquaient
donc souvent un "pistolet électrique" sur le corps, qui
m'engourdissait violemment. Cela effaçait aussi environ 20 minutes de mémoire
immédiate, si on l'appliquait assez longtemps sur les muscles. Cela
"effaçait" donc par exemple tout souvenir de la manière dont j'étais
arrivée dans ce bâtiment. Un jour, un policier d'Atlanta a vu toutes les
marques que j'avais sur les bras, et il a su d'où cela venait. Je n'étais pas
très fière de voir qu'il savait ce que je ne voulais pas lui dire.
Wayne
Morris : Est-ce que le fait de connaître les méthodes de programmation et de
conditionnement vous a aidé, dans votre processus de guérison ?
Kathleen
Sullivan : Cela m'a permis de savoir que je n'étais pas folle. Et aussi de
comprendre que tous ces tortionnaires ne sont pas des dieux. Leur créativité
est limitée. Ils devaient suivre des programmes bien établis, pour rester
efficaces et ne pas perdre de temps. Je veux dire encore quelque chose. Il y a
en Colombie-Britannique un cinéma qui s'appelle "Le Janus". C'est la
CIA qui en est propriétaire. J'ai des photos de ce cinéma. Si c'est vrai, j'ai
pu être conduite dans ce cinéma. Un enquêteur m'a dit que ce cinéma n'est
presque jamais en activité, et pourtant ils payent les taxes pour le faire
fonctionner. C'est un lieu étrange. Certaines personnes y travaillent sur un
projet nommé en code CYBERTRON. Ils nous projetaient un film, et nous
demandaient de hurler et d'injurier les personnages du film. Cela nous aidait à
nous défouler de nos émotions. Quand nous rentrions chez nous, on avait bien pu
se soulager… Ils programmaient parfois nos souvenirs en groupe. C'était
hallucinant !
Wayne
Morris : Comment ces tortionnaires du contrôle mental faisaient-ils pour
protéger leur identité ou pour effacer leurs traces ?
Kathleen
Sullivan : Je connais un homme qui me reprogrammait souvent à Atlanta. Il se
déguisait en femme, avec une perruque et des habits féminins. J'en connais un
certain nombre qui se déguisaient en femmes. Ce qu'ils faisaient était idiot,
parce que cela se voyait, et je me rappelais les traits de leur visage. Je me
disais : "Ce n'est pas possible qu'ils fassent cela !" Ces gens se
prenaient sans doute pour une reine dans leurs travestissements ! Un autre
problème important, c'est que la plupart de ces gens utilisaient des
pseudonymes. Très peu n'en utilisaient pas. C'étaient ceux qui étaient très
haut placés, et qui étaient très connus. Je crois qu'ils espéraient que le
public ne croirait jamais qu'ils étaient impliqués dans ces affaires, et que
les gens prendraient ceux qui les dénonceraient pour des Paula Jones… Vous
savez, celle qui mentait pour obtenir de l'argent (NDE : Paula Jones était une
prostituée qui avait affirmé avoir eu des relations avec Bill Clinton).
Wayne
Morris : Quand vous parlez de gens "haut placés", vous parlez de gens
très connus, de célébrités ?
Kathleen
Sullivan : Absolument ! Croyez-moi, je soutiens Paula Jones. Je crois qu'ils
pensaient, avant tout, qu'un certain nombre de nous se suicideraient. Nous
étions spécialement programmés pour cela. Ou alors que nous laisserions tout
tomber, ou que nous retournerions dans une secte…
Je
ne crois pas qu'ils pensaient qu'il y aurait tant de survivants qui s'en
sortiraient, qui réagiraient, et qui commenceraient à se fâcher !
Wayne
Morris : Dans votre processus de guérison, sur quels moyens thérapeutiques
pouviez-vous compter, et qu'avez-vous cherché à faire ?
Kathleen
Sullivan : Malheureusement, j'étais très limitée. J'aimerais qu'on s'intéresse
de près à cette question. Parce que je connais certains survivants qui sont
allés se faire traiter dans des centres où on les a en fait reprogrammés ! Il y
aura toujours des endroits moins bons que d'autres.
Mais
les centres où je suis allée étaient excellents. On m'y a appris à reconnaître
comment mon corps et mes sentiments se comportaient, et j'ai pu réagir. C'est
très important. Car, comme j'avais été programmée pour être un assassin, ils
avaient comme implanté en moi une rage incroyable depuis mon enfance. J'avais
parfois des crises terribles de rage. J'ai dû beaucoup travailler sur la
colère, ce qui m'a été très bénéfique. Puisque je sais à l'avance maintenant ce
qui va sortir de moi, cela m'aide à me contrôler, parce que je sais comment
réagir devant de telles émotions. C'est également plus sûr pour les autres !
C'est la première chose que tous les survivants devraient apprendre à faire,
mais hélas la plupart ne l'apprennent pas.
Je
suis allée dans un hôpital à Denver, et j'y ai travaillé avec un médecin qui
avait perdu presque toute sa famille dans les camps de concentration nazis. Il
savait de Quelles atrocités pouvaient être capables les êtres humains, et qu'il
n'était pas facile de se débarrasser des séquelles et des blessures
intérieures. Cela m'a beaucoup aidée, parce que quand j'ai parlé à ce médecin,
il n'a pas contesté ce que je lui disais. La plus grande aide que je peux
recevoir, c'est quand je parle à des gens qui ne me contestent pas et qui, même
s'ils ne croient pas tout, sont assez compréhensifs pour réaliser combien des
êtres humains peuvent être cruels.
C'est
aussi dans cet endroit que l'on m'a bien confirmé que j'avais une personnalité
multiple, ce dont je me doutais depuis un certain temps. Je m'y sentais en
complète sécurité. Au point que je me sentais libre de laisser s'exprimer
certaines de mes personnalités. Je pouvais par exemple me promener habillée en
petite fille avec mon nounours entre les bras. C'était très important. Parce
quand ces personnalités infantiles s'exprimaient, je n'avais aucun moyen de
modifier mon âge et mon apparence physique. Ce n'était pas possible.
J'ai
travaillé pendant un an et demi avec quelqu'un qui m'appliquait certaines
techniques de déprogrammation, mais cela ne marchait pas très bien pour gérer
tous les souvenirs qui refaisaient surface.
En
ce qui concerne la vérification de mes souvenirs, il a fallu que je le fasse
toute seule. J'ai une foule de dossiers sur toutes sortes de personnes. Il
fallait que je recueille des informations sur leur personnalité, et que je
vérifie si cela cadrait avec mes souvenirs. J'étais ravie quand je pouvais
m'apercevoir que certaines personnes parlaient ou agissaient en public d'une
manière qui correspondait tout à fait avec mes souvenirs !
Wayne
Morris : Est-ce que ce docteur avec qui vous avez travaillé était le seul qui
connaisse la programmation mentale ?
Kathleen
Sullivan : Malheureusement oui. Mais il y a autre chose qui m'a beaucoup aidée.
C'est un groupe de déprogrammation sur Internet. Un groupe excellent. Mais je
ne travaille plus avec lui.
Il y
avait parfois des nouveaux qui arrivaient, et qui n'avaient pas tellement des
bonnes manières. Il fallait qu'ils les apprennent ! N'importe qui ne pouvait
pas être admis dans ce groupe, parce qu'il fallait vouloir faire du travail
sérieux. J'ai pu ainsi contacter d'autres survivants du programme MK-ULTRA. Ils
m'ont donné un soutien incroyable, surtout en m'aidant à m'accepter telle que
j'étais. J'ai eu des problèmes avec un certain nombre de médecins ou de
thérapeutes qui n'étaient pas capables de m'aider, parce qu'ils ne
connaissaient pas assez la question. Mais quand vous travaillez avec des gens
qui sont passés par là, ils savent que tout cela est vrai. Vous n'avez pas
besoin de les persuader !
Quand
j'ai commencé à me rappeler que j'étais un assassin, je me suis haïe pendant
longtemps. Je me méprisais tellement, et je pensais que tout le monde me
haïrait sûrement aussi. Mais ces gens m'ont peu à peu permis de comprendre que
ce n'était pas ma faute. C'est sans doute cela qui m'a sauvé la vie !
Wayne
Morris : Pensez-vous que la situation est en train de changer maintenant, et
que les thérapeutes sont plus au courant des techniques de programmation
mentale, pour pouvoir ajuster leurs traitements ?
Kathleen
Sullivan : Absolument. Mais je ne pense pas qu'il y ait tellement de
thérapeutes qui acceptent de travailler avec les survivants, et qui veulent
apprendre quels sont les traitements appropriés. Nous avons désespérément
besoin de plus de thérapeutes. J'en connais peu qui sont compétents, et surtout
qui savent écouter sans faire croire au survivant qu'il raconte des histoires.
Cela
suffit à pousser rapidement ces survivants au suicide. Je pense que cela va
mieux, mais il faudra encore du temps. Au début, en ce qui me concerne, je
n'avais absolument personne qui puisse me comprendre, et c'était horrible,
vraiment horrible ! C'est pour cela que je cherche à informer au maximum le
public. J'essaye aussi de contacter les survivants, pour leur montrer comment
procéder, et pour leur éviter de connaître les mêmes souffrances que moi. Ils
vont souffrir, mais pas autant que moi, je l'espère…
Wayne
Morris : Que pensez-vous de certaines associations officielles qui aident les
survivants du contrôle mental ?
Kathleen
Sullivan : Il s'agit d'un problème difficile. Je crois qu'il y a beaucoup de
gens bien intentionnés dans ces associations. Mais, d'une part, certains de
leurs membres compétents sont "descendus" les uns après les autres,
par la presse, ou par divers procès. Ensuite, il y a des gens qui ne sont pas
réellement informés sur la question. Mais je crains que beaucoup de personnes
se joignent en fait à ces associations parce que ce sont des gens qui ont le
dos au mur, car ils ont eux-mêmes été des programmeurs, et ils luttent pour ne
pas être découverts. C'est mon opinion personnelle, mais j'ai de bonnes raisons
de croire cela. Je crois que si les survivants connaissaient mieux les
motivations de ces gens, ils prendraient leurs distances.
Wayne
Morris : … Je voudrais revenir aux techniques utilisées pour renforcer votre
conditionnement mental. Est-ce que l'on employait l'électricité ?
Kathleen
Sullivan : L'électricité est un moyen très puissant. L'électricité, comme les
drogues et l'hypnose, permet d'accéder au subconscient et à l'inconscient.
D'autres moyens, comme la torture, ne m'empêchaient pas de rester consciente,
et ne bloquaient pas complètement mon cerveau. Tandis que l'électricité touche
tout le cerveau. Vous n'avez aucun moyen de protéger votre cerveau.
Je
ne connais aucun moyen de se protéger de l'électricité, surtout des
électrochocs. J'ai horreur des méthodes de "soins" par électrochocs.
Comment peut-on parler de "soins" ? Je sais bien que certains
dépressifs ou suicidaires peuvent être soignés par les électrochocs. Sans cela,
ils seraient sans doute morts. Mais je veux parler des électrochocs qu'on nous
faisait subir, et qui n'étaient absolument pas nécessaires pour nous
"soigner" ! Les électrochocs étaient un moyen très puissant pour me
faire complètement craquer.
J'étais
aussi absolument terrifiée par les "pistolets électriques", qui
étaient très douloureux. Quand quelqu'un s'approchait de moi avec son
"pistolet électrique", et que je voyais l'arc électrique se former
entre les deux électrodes, j'aurais fait n'importe quoi, tout ce qu'ils voulaient.
J'étais tellement terrifiée !
Ils
avaient aussi un autre appareil qu'ils mettaient autour de mon cou, comme une
petite boîte contenant un circuit électrique contrôlé à distance. Ils s'en
servaient pour m'envoyer des chocs électriques dans la gorge. Je vous assure que
j'ai dû bien me préparer pour cette interview, parce qu'ils m'avaient
conditionnée pour que je croie qu'ils contrôlaient complètement ma gorge et mes
cordes vocales. Ils me mettaient aussi une grosse ceinture autour de la taille
et une boîte électrique dans mon dos, et ils m'envoyaient des chocs électriques
dans le bas de la colonne vertébrale. J'ai encore de très mauvais souvenirs
corporels de cette méthode extrêmement douloureuse. Croyezmoi, cela me mettait
littéralement par terre rapidement. Je rampais en les suppliant d'arrêter, et
je leur disais que je ferais tout ce qu'ils voudraient. C'est pour cela que je
dis que l'électricité est l'une des pires méthodes de torture.
Mais
les drogues étaient aussi terribles. Ils avaient une sorte de drogue, je crois
qu'elle était à base de curare. Lorsqu'ils me l'injectaient, je pouvais
toujours penser, voir et entendre, mais je ne pouvais absolument plus bouger
mon corps. Cela provoquait en moi une horrible sensation d'impuissance. C'était
terrifiant de réaliser que s'ils voulaient me faire quoi que ce soit, je ne
pouvais même plus lever le petit doigt pour me défendre ! Malheureusement,
cette drogue marchait très bien pour moi.
Wayne
Morris : Et l'hypnose, comment était-elle utilisée ?
Kathleen
Sullivan : J'étais très sensible à l'hypnose, parce que je préférais toujours
tomber dans un état second, pour ne pas affronter la réalité. C'était toujours
très facile de m'hypnotiser, puisque je pouvais moi-même pratiquer
l'auto-hypnose sans problème. Surtout quand il s'agissait des techniques
d'Erikson, qui sont les plus efficaces en matière de programmation mentale. De
telle sorte que si certaines personnes me parlaient, si elles activaient
certains codes verbaux (des mots codés d'avance), ces codes bloquaient mon fonctionnement
cérébral normal. Je voyais leurs lèvres bouger, je savais que ces gens me
parlaient, mais je n'entendais plus aucune de leurs paroles ! Ils avaient
activé un programme d'amnésie mentale qui m'empêchait d'entendre leurs phrases.
Dans un tel état, on pouvait me donner des ordres auxquels j'obéissais, alors
que je n'étais même pas consciente de la nature de ces ordres ! Ces méthodes
d'Erikson sont très puissantes.
Wayne
Morris : Elles touchent directement au subconscient…
Kathleen
Sullivan : Certains pouvaient donc me parler tranquillement, sans jamais élever
la voix, mais ils pouvaient me plonger dans un état hypnotique dans lequel
j'enregistrais inconsciemment tout ce qu'ils me disaient.
Wayne
Morris : Pensez-vous que vous étiez facilement soumise à l'hypnose à cause des
traumatismes subis pendant votre conditionnement ?
Kathleen
Sullivan : Absolument. C'est quelque chose qui m'a demandé beaucoup de travail.
J'ai pratiqué aussi le biofeedback à partir des ondes cérébrales, mais c'est
dangereux, et cela peut déclencher des réactions négatives, à cause de ce que
j'avais subi auparavant. Mais ce qui m'a beaucoup aidé, c'est d'apprendre à
contrôler les moments où je glissais dans une transe hypnotique. C'était
merveilleux de pouvoir le faire.
Wayne
Morris : Comment cela a-t-il facilité votre processus de guérison ?
Kathleen
Sullivan : La personne avec qui je travaille en ce moment est spécialisée dans
le domaine des ondes cérébrales. Elle m'attache des petites pinces sur les
lobes des oreilles, mais sans courant électrique. Elle colle de minuscules fils
à différents endroits de ma tête. A l'arrière de mon cerveau, c'est l'endroit
où sont émises les ondes Delta. Au commet du crâne, ce sont les ondes Bêta.
C'est pour cela qu'ils ont nommé les méthodes de programmation mentale avec les
lettres grecques qui désignent les différentes ondes cérébrales. C'est parce
chaque méthode active différents types d'ondes cérébrales dans le cerveau.
Wayne
Morris : Ils travaillent sur différentes parties du cerveau pour faire leur
programmation…
Kathleen
Sullivan : Oui. Cela a été un choc pour moi quand j'ai découvert cela…
Wayne
Morris : Nous pourrions alors parler des différents systèmes de programmation
dont vous avez parlé, Alpha, Bêta, Delta… Qu'est-ce que cela signifie, et
comment cela fonctionne-t-il ?
Kathleen
Sullivan : D'accord… Je vais vous parler de ce que j'ai moi-même expérimenté.
Le programma Alpha était le programme de base. Mon père le disait aussi. C'est
le programme qui activait les ondes Alpha du cerveau. Il fallait commencer par
celui-là avant de passer aux autres. Le programme Bêta, pour moi, s'appelait
"Barbie". Un homme politique qui s'occupe de très près de ces
programmes m'a dit un jour que c'était Klaus Barbie qui avait conçu le programme
qui a plus tard été appelé "Bêta". C'était un programme qui me
transformait en véritable robot. Notamment dans le domaine sexuel. J'étais
l'esclave sexuelle d'un certain nombre de personnalités, depuis mon enfance et
jusqu'à l'âge adulte. Dans cet état "Bêta", je ne pouvais plus
résister, je n'avais même plus de réactions de colère. J'étais une esclave
sexuelle absolument docile, et je faisais tout ce que ces hommes me
demandaient. Je n'aurais jamais fait cela, au moins à ce degré, si j'avais été
dans mon état conscient normal.
Le
programme Delta concernait surtout le domaine militaire. On me plongeait dans
un état "Delta" quand j'étais sous les ordres des militaires. Dans
cet état, j'étais absolument loyale à mes supérieurs. Il y avait plusieurs sous
codes pour activer différentes parties du programme Delta… Il y avait trois
programmes Delta, Delta 1, 2, et 3. Ils étaient activés par des nombres codés.
Quand j'étais dans l'état mental Delta, s'ils prononçaient ces codes, je
pouvais tuer une personne présente dans la pièce. Je le faisais sans
discussion. J'obéissais d'une manière absolue à la personne qui me contrôlait.
Dans cet état, je ne pensais plus, je ne réfléchissais plus. Ce programme fait
beaucoup appel à l'amnésie, dans l'intérêt de ma survie. Je le savais, et j'y
étais habituée.
Le
programme Thêta faisait surtout appel à des facultés paranormales. Je n'aime
pas trop ce mot, qui est associé à beaucoup de connotations négatives. Mais ils
employaient mon énergie mentale pour faire un certain nombre de choses qui sont
considérées comme paranormales… Certains films ou romans présentent ces
scénarios… On nous avait appris que l'on pouvait avoir recours à ces techniques
pour faire du mal aux gens. On nous remplissait d'une rage pure, et nous
utilisions cette énergie très violente pour attaquer des gens par la pensée.
Wayne
Morris : Vous avez mentionné aussi le programme OMICRON. Voulez-vous en parler
?
Kathleen
Sullivan : C'est un programme spécialement créé pour la Mafia. Quand Corydon
Hammond me l'a confirmé, j'ai été terrorisée. Je savais que mon père
fréquentait des gens de la Mafia depuis que j'étais petite, et il m'en avait
présenté beaucoup. Quand j'en ai parlé à un enquêteur, il a confirmé mes
informations, en me disant qu'il devait s'agir de la famille du crime Columbo.
C'était en Pennsylvanie et à New York. Il n'avait aucune raison de me mentir…
Ils
m'ont programmée avec le système OMICRON. C'était très simple. J'ai déjà vu des
enfants de responsables de la Mafia à la télévision, et j'ai tout de suite vu
qu'ils étaient mentalement programmés. La Mafia ne veut pas que ceux qu'elle
utilise comme intermédiaires ou messagers puissent se rappeler ce qu'ils font,
pour qu'ils ne puissent pas témoigner contre elle plus tard.
Wayne
Morris : D'après les témoignages des survivants de la programmation mentale, on
dirait qu'ils ont été employés pour beaucoup d'activités criminelles. Vous
rappelez-vous comment vous étiez utilisée par la Mafia ?
Kathleen
Sullivan : Je dois dire qu'il existe beaucoup de liens entre la CIA, la Mafia,
et de nombreux autres services officiels, comme le Pentagone. Ils font très
souvent des choses ensemble.
Déjà
pendant la dernière guerre, les services secrets avaient recruté un certain
nombre de patrons de la pègre, surtout en Italie, pour espionner pour leur
compte. Je pense qu'ils se sont faits ainsi des amis dans la Mafia, et qu'ils
ont continué par la suite à travailler avec elle.
J'étais
utilisée pour voler diverses choses. Croyez-moi ou pas, mais j'ai été utilisée
pour voler des missiles, des diamants, de la drogue… Malheureusement, la Mafia
m'a aussi beaucoup utilisée pour conduire des enfants à des pédophiles. Je
servais aussi de garde du corps à des hommes politiques et à d'autres
personnages importants, ou à des enfants d'hommes politiques. Ces politiciens
et ces personnages importants sont impliqués dans toutes sortes de trafics
illégaux. Ils préfèrent donc avoir des gardes du corps qui ne parleront pas.
On
m'a aussi utilisée pour commettre toutes sortes d'assassinats. Trop ! Je
transmettais des messages verbaux à des chefs d’État, dont un Président connu,
et cela très fréquemment. Ils pensaient que je ne me souviendrais de rien, et
ils savaient que si je commençais à me rappeler quelque chose, j'étais
programmée pour me suicider. J'aidais aussi mon père à programmer des enfants.
J'enseignais aux enfants comment se battre, sans doute pour des opérations
futures où on les emploierait. J'étais habituée à intervenir pour des prises
d'otages, surtout dans des affaires d'enlèvement, lorsqu'ils voulaient que cela
ne s'ébruite pas. Ils envoyaient alors une équipe de "spécialistes",
ou j'étais parfois envoyée seule, parce que je n'avais pas le physique d'un
agent secret typique. Mon apparence n'avait pas l'air menaçante, et je pouvais entrer
dans immeuble, par exemple, sans éveiller les soupçons. C'était beaucoup plus
facile pour moi que pour un homme armé.
On
m'utilisait pour faire disparaître les corps de ceux qui étaient tués au cours
de certaines opérations. Je participais à des scénarios pour le brouillage des
souvenirs… Je participais aussi à beaucoup de sacrifices rituels… Ils
m'utilisaient aussi parfois pour torturer et interroger des gens…
Un
Président des États-Unis m'a même demandé un jour de faire semblant de recevoir
un message d'un mort. Il s'agissait du mari décédé d'une femme que le Président
voulait influencer de cette manière. Il voulait lui faire croire que son mari
mort lui donnait des instructions d'outre-tombe.
Vous
voyez qu'une victime de la programmation mentale peut être utilisée de très
nombreuses façons, surtout si elle a une formation polyvalente. C'était, pour
nos maîtres, un avantage que d'avoir affaire à des gens qui avaient une
personnalité multiple. Ils pouvaient s'en servir tranquillement dans toutes sortes
de domaines.
Wayne
Morris : Pour qui faisiez-vous tout cela ?
Kathleen
Sullivan : Je suis heureuse que vous me posiez cette question. Je travaillais
pour beaucoup de monde. (…) Ils m'ont envoyée dans certains pays d'Amérique du
Sud et des Caraïbes, pour rencontrer leurs dirigeants, leur transmettre des
messages, etc. J'ai été énormément utilisée par la CIA, par le Pentagone, et
aussi par les Rangers et les forces Delta, les forces militaires spéciales.
Avec la formation et l'apparence que j'avais, j'étais mieux indiquée qu'eux
pour certaines opérations… J'ai aussi fait quelques coups pour la Mafia, ce
dont je ne suis pas fière, pour l'une des familles maffieuses de Chicago. J'ai
aussi travaillé pour un groupe que je connaissais comme "l'Organisation".
Je pense actuellement qu'il s'agissait de la National Security Agency (Agence
pour la Sécurité Nationale)… Mais mon employeur principal était la CIA, pour
autant que je m'en souvienne.
Quand
je n'étais pas occupée à une mission spéciale, j'étais utilisée comme garde du
corps pour des hommes politiques. C'était une grande faveur qu'on leur faisait,
car ils aimaient bien avoir quelqu'un qui leur faisait leurs sales besognes,
comme leur apporter des drogues ou des enfants.
Wayne
Morris : Est-ce que votre travail principal était d'exécuter des missions, ou
de vous prêter à des expériences qui leur servaient ?
Kathleen
Sullivan : J'ai gardé le souvenir d'un certain nombre de noms de codes de
missions ou de projets dans lesquels j'ai été impliquée. (NDE : Elle cite toute
une liste de noms). Certains projets étaient commandités par George Bush
(père), par la NASA, ou par le Strategic Air Force Command… L'un des projets de
la CIA consistait à représenter graphiquement le monde mental intérieur de
leurs victimes programmées. Ce projet s'appelait "HEAVEN'S GATE" (La
Porte du Ciel)… !
Quand
George Bush (père) était Directeur de la CIA, sous le Président Reagan, il
s'occupait aussi d'un projet concernant Khadaffi… Un autre projet consistait à
effacer toutes les traces des contacts entre l'administration et les groupes
nazis. Beaucoup de ces services publics se rendaient compte que s'ils ne
faisaient pas quelque chose, on finirait par avoir un pays dirigé par les
Nazis. Je crois qu'il faudrait faire une enquête sérieuse sur l'influence des
Nazis dans notre gouvernement. Mon père, et d'autres, m'avaient dit que quand
les Américains avaient ramené chez eux, après la guerre, beaucoup de criminels
nazis, c'étaient des gens qui n'étaient pas très contents de ce qui leur était
arrivé !
Un
autre projet, MENSA, s'intéressait aux victimes de la programmation mentale qui
avaient un quotient intellectuel très élevé, proche du génie. J'en faisais
partie. Nous participions ainsi à des groupes de réflexion à Washington pour le
compte d'hommes politiques, dont George Bush…Comme ils ne se montraient pas
toujours très créatifs dans leurs idées et leurs discours, ils nous faisaient
venir pour avoir des bonnes idées pour leurs discours.
J'ai
aussi été beaucoup impliquée dans le projet ARMAGEDDON, au Pentagone. Il
s'agissait de préparer la troisième guerre mondiale. Ils faisaient beaucoup de
simulations et de jeux guerriers…
Il y
avait un autre projet, nommé PAX ROMANA, associé aux mots "Le Plan".
C'était fascinant pour moi, et je vais quand même citer un nom, celui de Henry
Kissinger. C'est un Luciférien, membre actif du Lucis Trust. Il était l'un de
ceux qui employaient beaucoup cette expression, "Le Plan". Il y avait
aussi un groupe étroitement associé à la Maffia et à la Hiérarchie Satanique,
basé à New York.
L'un
de ses dirigeants allait souvent de New York en Grande-Bretagne. C'était le
magnat Robert Maxwell. On dit qu'il s'est suicidé sur son bateau, il y a
quelques années (NDE : Il était Juif, avait aussi la nationalité israélienne,
et a été enterré en Israël). Mais je remets sérieusement en question son
suicide. Mon père était aussi membre de cette Hiérarchie Satanique, et se
rendait au Mont Hood. Je ne sais pas dans quel Etat ce Mont se trouve, mais ils
y pratiquaient des expériences affreuses, au cours desquelles ils amenaient
leurs victimes tout près de la mort.
Il y
avait aussi une organisation qui envoyait des équipes travailler secrètement
dans des pays étrangers pour la CIA, et un projet spécial était consacré à leur
porter secours et assistance. Le nom de code de ces équipes était AOR. Les
clients de ces équipes ne savaient pas que AOR signifiait "Austrian Order
of the Reich" (Ordre Autrichien du Reich). C'était une organisation
complètement nazie, dirigée par un certain Paul Devereux. Il avait d'autres
pseudonymes, Paul Dubois et Paul Dupeche. Ils avaient un centre en France, près
du rivage d'une mer, je ne sais pas où exactement.
Il
m'avait dit que les Rothschild, les Rockefeller et la Fondation Ford l'avaient
aidé à monter son organisation. Mais je ne sais pas s'il m'avait dit la vérité.
Leur travail consistait à réunir des dirigeants de différents pays étrangers,
ou des gens très haut placés, pour les entraîner à développer leurs facultés
paranormales, au moyen du programme Thêta. Ils faisaient les mêmes choses qu'on
nous faisait faire au Pentagone, à la CIA, et dans d'autres administrations
publiques. Ils s'efforçaient de recruter des dirigeants du monde entier pour
les engager dans leur projet de Gouvernement du Nouvel Ordre Mondial, sous leur
direction.
Je
pense que ce sont des Nazis qui contrôlent cette organisation.
J'ai
aussi connu le programme SHELL (COQUILLE). C'était l'une des spécialités
sadiques de mon père. Dans un hangar de l'Université Georgia Tech, en Alabama,
on traitait des enfants qui étaient envoyés à mon père de tout le pays. Il
fallait dissocier leur personnalité. Ils mettaient ces gosses dans des sortes
de coquilles fermées, et mon père et ses assistants y versaient de grandes
quantités de certains insectes sélectionnés. Vous pouvez imaginer ce que cela
provoquait dans le cerveau de ces enfants ! Mais mon père avait des problèmes,
quand certains de ces enfants entraient dans un état cataleptique…
Ils
m'appelaient "Plain Jane" (Jane l'ordinaire) quand ils m'envoyaient à
des hommes politiques pour être leur garde du corps. Je travaillais avec
d'autres agents secrets. Ils aimaient bien m'utiliser, parce que je n'étais pas
aisément identifiable. Ils nous employaient à cause de notre conditionnement
Thêta. Beaucoup d'agents secrets ont des facultés paranormales. Quand ils
accompagnent un Président dans la foule, ils peuvent deviner les pensées de
ceux qui ont des dispositions hostiles, et les neutraliser avant qu'ils
puissent faire quoi que ce soit. C'est étonnant de voir comment ils font…
Un
autre programme qu'ils utilisaient très souvent avec moi s'appelait MK-NAOMI.
Je devais me servir de poisons pour des assassinats… Parfois ils me donnaient
une aiguille. Je la trempais dans une substance mélangée à de la vaseline, et
je devais m'approcher de mes victimes pour les égratigner ou les piquer avec
cette aiguille empoisonnée…
Fondamentalement,
voici ce que ma famille faisait quand j'étais petite. Je n'aime pas ce mot,
"fondamentalement" ("basically" en anglais), parce que
c'est un code secret employé par George Bush. Ma famille m'envoyait très
souvent à la Maison-Blanche quand j'étais petite. Je connais bien la
Maison-Blanche. J'ai rencontré d'autres survivants qui y allaient aussi. On
appelait cet endroit "Le Centre", ou "La Cité Emeraude", et
l'on appelait le Président "Oz" (un célèbre magicien de roman), ou
"Dieu". Ils m'avaient conditionné pour avoir la personnalité d'un
pigeon voyageur. Je pouvais toujours revenir à la Maison-Blanche, de tous les
endroits où ils m'envoyaient. Je croyais même que c'était ma maison. J'étais
extrêmement loyale aux occupants de la Maison-Blanche, et, malheureusement, je
le suis encore. Ai-je besoin d'en dire plus ?
Un
autre programme, le "programme CAMELEON", m'avait appris à m'habiller,
agir et parler exactement comme les gens qui vivaient dans un certain endroit
où je devais me rendre. Il était donc très difficile de me repérer et de me
mettre la main dessus.
Wayne
Morris : Vous avez donc subi des programmations extrêmement sophistiquées.
Kathleen
Sullivan : Je dois vous dire, et d'autres survivants que j'ai rencontrés me
l'ont dit aussi, que ces gens sont incroyablement intelligents. Je sais que
certains aimeraient bien entendre cela, mais c'est vrai. J'aurais simplement
aimé qu'ils utilisent leur intelligence pour le bien, au lieu de s'en servir
pour faire du mal aux autres !
Un
autre programme, qu'ils ont aussi infligé à d'autres survivantes comme Brice
Taylor et Cathy O'Brien, consistait à faire en sorte que les souvenirs
concernant certaines personnes ne remontent jamais à notre mémoire.
Manifestement, ce programme n'a pas fonctionné !
Je
voudrais parler de quelque chose que j'ai pu vérifier quelque peu par la suite,
et qui m'a beaucoup inquiétée. Mais je veux dévoiler tous mes secrets pendant
cette émission. Depuis au moins dix ans, la CIA et le KGB soviétique ont
travaillé ensemble pour beaucoup d'opérations. La plupart des formations
conjointes avaient lieu en Russie, à Minsk. Si j'entends quelqu'un parler le
russe, cela me met encore aussitôt dans un état second. Je pense que l'une des
fractions de ma personnalité parle russe, mais je ne suis pas disposée à la
laisser se manifester. Cela me terrifierait.
Le
nom de code d'un autre programme était "DARK CHOCOLATE" (CHOCOLAT
NOIR). Il bloquait la mémoire. Ils employaient aussi des nombres codés qui
déclenchaient aussitôt une réaction en moi… Tous ces gars du KGB et de la CIA
travaillaient ensemble, mais ils n'hésitaient pas à se poignarder dans le dos à
l'occasion ! (…)
Wayne
Morris : Pendant combien d'années avez-vous travaillé pour le gouvernement ?
Kathleen
Sullivan : Pour le gouvernement, et aussi pour des gens très haut placés… C'est
difficile de les distinguer… Je dirais que j'ai été utilisée pendant environ
vingt ans.
Wayne
Morris : Quel âge aviez-vous quand votre père a commencé à vous conditionner ?
Kathleen
Sullivan : Environ six ou sept ans. Je connais divers endroits où des enfants
étaient programmés… On les formait pour les préparer à certaines opérations futures…
Je me souviens d'un homme mince, droit, assez grand. C'était un Allemand. Je le
connaissais sous le nom de Docteur Schwartz, ou Docteur Black en anglais
(Docteur Noir, ou Lenoir). Il s'était occupé de ma mère, qui était aussi
programmée… Il semblait très attaché aux idées nazies. Il avait installé son
bureau dans un wagon de chemin de fer peint en noir. Quand j'allais le voir,
son seul intérêt était de m'agresser. (…)
Wayne
Morris : Vous parlez souvent de l'influence des Nazis dans votre témoignage,
que ce soit sur votre famille ou sur les médecins qui s'occupaient de vous.
Pensez-vous que ces méthodes de programmation mentale ont été mises au point
par les Nazis ?
Kathleen
Sullivan : J'ai tenté d'en savoir plus sur ce sujet. Je sais que l'armée et
l'OSS (ancêtre de la CIA) voulaient obtenir plus d'informations sur ces
programmes, parce que d'autres pays les avaient mis en oeuvre, et c'est pour
cela qu'ils ont emmené beaucoup de scientifiques allemands aux USA. Le camp de
Dachau était un grand centre d'expérimentation sur beaucoup de prisonniers,
mais cela se pratiquait aussi dans d'autres camps. On a donc voulu emmener en
Amérique beaucoup de ces scientifiques allemands, blanchir leur dossier, et les
faire travailler pour notre gouvernement…
La
NASA a aussi beaucoup travaillé dans ce domaine. Ils nous ont fait passer par
des programmes incroyables. Je suis allée à Goddard, où se trouve un centre de
la NASA, juste à côté de Washington. Ils nous habillaient comme dans "La
Guerre des Etoiles". Ils nous hypnotisaient pour nous mettre dans la peau
de tous les personnages du film… Ils disposaient d'un équipement très
sophistiqué… J'ai aussi été à Huntsville, à Houston, à Cape Canaveral et à
Titusville, où se trouvent d'autres centres de la NASA… Ils nous ont fait subir
de méchantes tortures… Ils faisaient toutes sortes d'expériences étranges pour
nous faire remonter dans le temps, ou pour nous faire explorer d'autres
dimensions. Je ne sais pas s'ils se servaient de nous pour voir si nous
pourrions arriver à voyager réellement dans le temps, mais cela m'avait
beaucoup dérangée dans ma tête. J'ai été contente de rencontrer d'autres
survivants qui avaient aussi vécu les mêmes choses.
Wayne
Morris : Comment la NASA utilisait ces esclaves du contrôle mental ?
Kathleen
Sullivan : Leur point fort, c'était la programmation mentale. Je ne pense pas
qu'ils utilisaient ces esclaves pour leurs besoins, en général… C'est pour cela
que je n'aime pas du tout les camps de formation aux techniques de l'espace,
organisés pour les jeunes par la NASA. Si la NASA n'avait aucun problème à
programmer des gens pour la CIA, qu'est-ce qui va l'empêcher d'utiliser ces
jeunes dans leurs camps ?
Selon
mon expérience personnelle, la NASA me programmait pour que je puisse être
utilisée par des personnalités de haut niveau, en particulier par l'un de nos
Présidents, George Bush. Il connaissait très bien la théorie de la
programmation, et il a tenté de l'employer sur moi. Mais il ne savait pas très
bien l'utiliser en pratique, et cela n'a pas marché. J'aimais beaucoup quand
mes programmeurs se trompaient, parce que je pouvais mieux garder mes
souvenirs… La NASA utilisait beaucoup des techniques de réalité virtuelle, ou
les équipements multimédias associant les films, les vidéos, les consoles et
sièges animés par des vérins hydrauliques, et les simulateurs sophistiqués.
(NDE : Ceux qui ont visité le Futuroscope de Poitiers savent ce dont parle K.
Sullivan !)
Ils
me mettaient dans un état hypnotique, et me plaçaient aux commandes d'un
simulateur. Cela devenait tout à fait réel pour moi. (…)
Wayne
Morris : Est-ce que toutes les techniques de programmation mentale
s'accompagnaient nécessairement de tortures et de traumatismes ?
Kathleen
Sullivan : Les méthodes les plus intelligentes n'utilisent pas la torture. Je
parle d'une manière très générale. Mais certains programmeurs n'hésitaient pas
à me pousser à faire des actes dégradants… D'autres étaient tellement forts en
matière d'hypnose qu'ils parvenaient à me faire croire que je me sentais bien avec
eux. Je sais que cela paraît complètement anormal… Mais c'est pourquoi je
continue encore à apprécier Henry Kissinger. Même si je devrais beaucoup lui en
vouloir à cause de tout ce qu'il m'a fait faire, je n'éprouve pas autant de
colère contre lui que pour d'autres, parce qu'il ne m'a pas violée comme l'ont
fait tant d'autres…
Il
était souvent gentil envers moi. Cela me troublait beaucoup. J'étais plus
facile quand j'avais un "patron" comme lui. Ce n'étaient pas nos
"patrons", c'étaient plutôt ce que nous appelions nos
"propriétaires". Certains pensaient vraiment qu'ils étaient mes
propriétaires, comme Robert Maxwell par exemple. Kissinger s'est parfois montré
très bon envers moi pour me confier certains secrets. C'était un homme très
solitaire. Mais c'était un génie absolu. Non seulement à cause des projets dont
il s'occupait, mais parce que c'est l'un des rares tortionnaires que je
connaisse qui est resté loyal à son système de valeurs, et qui n'avait pas
besoin de se trouver des excuses. C'est pour cela que je l'appréciais, parce
qu'au moins, il était honnête avec lui-même, tout en étant une ordure.
Wayne
Morris : Et quel était son système de valeurs ?
Kathleen
Sullivan : Il était très engagé dans des croyances Lucifériennes.
Wayne
Morris : En quoi consistaient ces croyances Lucifériennes ?
Kathleen
Sullivan : Kissinger m'a lui-même assez longuement expliqué en quoi elles
consistaient. Il dirige le Lucis Trust. Il faut savoir que cette organisation,
créée dans les années 20, s'appelait autrefois le Lucifer Publishing Trust…
Fondamentalement, les Lucifériens croient que Lucifer, qu'ils n'aiment pas
l'appeler Satan, est le Fils de l'Etoile du Matin. Pour adorer Lucifer, ils
adorent le soleil. Ils le considèrent comme étant le Soleil. Certains Lucifériens
poursuivent réellement les Chrétiens et les Juifs de leur vengeance
personnelle. J'ai découvert il n'y a pas très longtemps que Henry Kissinger
aurait été le chauffeur d'un officier nazi pendant la dernière guerre. Il avait
reçu une éducation de Juif Orthodoxe. Je tremble en pensant à ce qu'il a dû
subir au niveau de son cerveau ! Les Américains l'ont utilisé pour recruter et
conduire en Amérique un certain nombre d'officiers nazis, pour les aider à s'y
installer. Je crois qu'on a dû lui faire subir un traitement très sévère. Il
semble avoir beaucoup de souffrances intérieures, et je crois que c'est pour
cela qu'il est aussi solitaire.
Il
semblait vouloir se venger des Chrétiens et des Juifs. Certains de ces
Lucifériens sont très déterminés à instaurer un gouvernement mondial et à
promouvoir une religion Luciférienne. Il m'avait dit que le Seigneur Maitreya
(NDE : Le Christ du Nouvel Age des Illuminati) serait celui qui instaurerait ce
Nouvel Ordre Mondial. Il m'a aussi dit qu'ils allaient utiliser un évangéliste
international très connu (que je ne nommerai pas), et aussi Robert Schuller,
pour entraîner une grande partie de la Chrétienté dans ce nouveau système
mondial. Robert Schuller est le pasteur de la Cathédrale de Cristal. C'est
Billy Graham et Norman Vincent Peale qui ont aidé Robert Schuller au début de
son ministère, et qui l'ont suivi tout au long se sa carrière…
Norman
Vincent Peale est un Franc-maçon du 33e degré. D'après ce que m'ont dit certaines
personnes hautes placées, la Cathédrale de Cristal de Robert Schuller est en
réalité un Temple de Râ, le Dieu Egyptien du Soleil, celui qu'adorent beaucoup
de ces Lucifériens. (…)
Il y
a beaucoup de perversion dans ces milieux, très liés aux Francs-maçons et aux
cultes païens. Beaucoup d'hommes politiques de Washington sont des pédophiles,
et beaucoup d'entre eux font l'objet de chantages. C'est pour cela qu'ils
protègent ceux qui font l'objet d'enquêtes… Beaucoup de Lucifériens pratiquent
des religions païennes. Mon grand-père paternel était Gallois, et c'était un
Druide. Beaucoup de ces gens ne veulent pas abandonner leurs religions
antiques. Ils fréquentent donc des églises chrétiennes, tout en pratiquant
d'autres religions.
Wayne
Morris : Ces groupes semblent vouloir contrôler le monde… D'après vous, quels
sont leurs liens avec ce que l'on appelle le Nouvel Ordre Mondial ?
Kathleen
Sullivan : Des liens très directs. Beaucoup de ces gens sont aussi engagés dans
des actes immoraux et illégaux. Ils veulent pouvoir les commettre publiquement.
Ils n'aiment pas avoir honte de ce qu'ils font. Ils sont animés par des
motivations très puissantes. Je suis triste en pensant à eux, car ils sont
engagés dans un système dont ils auraient besoin de sortir ! Ils aimeraient un
gouvernement mondial, qu'ils dirigeraient, bien sûr, qui puisse leur permettre
de commettre tranquillement tout ce qui est actuellement jugé immoral ou
illégal, comme la pédophilie ou la bestialité. Ils aimeraient bien se
débarrasser de tout ce "code moral chrétien". Ils mettent en œuvre
leur plan, étape après étape… Je ne dis pas que tout le monde devrait
obligatoirement faire partie de la Chrétienté, mais il y a dans le
Christianisme d'excellents principes de morale qui gardent les gens dans le
droit chemin. Si on supprime cette morale, que va-t-il rester ? Ce sera
l'anarchie sociale. C'est assez terrifiant.
Certains
de ses gens se considèrent comme faisant partie de l'élite. Beaucoup d'entre
eux ont un arrière-plan aryen et nazi. Ils se considèrent comme bien au-dessus
des "classes inférieures", du "bétail, ou des moutons,"
comme ils les appellent. Beaucoup d'entre eux ont des préjugés très forts. Mais
ils ne les montrent pas publiquement. Ils sont racistes et contre les autres
nationalités.
Beaucoup
d'entre eux aimeraient avoir un gouvernement mondial contrôlé par la race
aryenne. J'ai entendu certains d'entre eux dire, et ils étaient hélas très
sérieux, qu'il fallait se débarrasser de toutes les races, pour ne garder que
la pure race aryenne.
J'espère
que Dieu ne leur permettra pas de faire cela. S'ils y parvenaient, des gens
comme moi retourneraient en esclavage, et ils se vengeraient méchamment, parce
qu'ils ne plaisantent pas avec ceux qui parlent. Je me rends compte qu'ils
avancent leur plan régulièrement, et cela me terrifie. Le plus grave, c'est que
la plupart des gens ne semblent pas s'en soucier, ni agir pour empêcher cela.
C'est
ce qui est le plus terrifiant.
Wayne
Morris : Que savez-vous de leurs plans, en ce qui concerne cette domination
mondiale ?
Kathleen
Sullivan : L'une des choses qu'ils planifiaient était une invasion d'OVNIs. Je
ne sais pas s'ils vont le faire ou non. Ils voulaient que les gens soient
tellement effrayés à l'idée que des êtres venant d'une autre planète viennent
conquérir la terre, qu'ils les supplient de ne pas leur faire de mal et leur
obéissent. J'ai la preuve que même Henry Kissinger a dit, au cours d'une
conférence mondiale, que ce dont nous avons besoin, c'est d'une invasion
d'OVNIs…
Il y
a encore une autre chose qu'ils veulent faire, c'est d'inciter les pasteurs des
églises chrétiennes à proclamer que "nous sommes dans les derniers
temps", et que nous allons bientôt entrer dans la grande tribulation
annoncée par le livre de l'Apocalypse. Ils se servent du livre de l'Apocalypse
pour convaincre les gens que nous sommes dans les derniers jours. Cela semble
marcher plutôt bien. Ils veulent affoler les gens…
Ils
pensaient mettre en place leur Nouvel Ordre Mondial pour l'an 2000, mais je ne
vois pas comment ils vont pouvoir le faire. Ils prévoyaient aussi d'assassiner
un Président, pour que l'on instaure la loi martiale et qu'ils prennent le
contrôle de tous les Etats-Unis. Si cela arrivait, je crois que je ne resterais
plus longtemps chez moi ! Je profite pleinement de chaque journée dès
maintenant ! Ce serait merveilleux de me rendre compte qu'ils n'ont pas pu
réaliser leur plan ! Et que je pourrais encore avoir une longue vie de liberté
! J'en serais tellement heureuse ! Mais je garde les pieds sur terre. Quand je
les vois avancer leur plan, au grand jour, au travers de la législation et de
tout le reste, je ne suis pas si certaine qu'ils ne vont pas y arriver !
Wayne
Morris : Quand vous parlez de tous "ces gens", vous savez que ce sont
tous des gens qui sont bien placés dans la société…
Kathleen
Sullivan : Je sais que l'on a beaucoup parlé du groupe de Bilderberg. Ce sont
eux, en fait, qui dirigent vraiment le monde, d'après ce que je sais. C'est le
sommet du gratin ! Henry Kissinger se rend en général à leurs réunions. C'est
le groupe principal qui organise tout ce Plan. Je leur rends ce qui leur est
dû. Ce sont des gens très intelligents, mais aussi très écoeurants.
Wayne
Morris : Oui, ils ont certainement mis leurs capacités au service de la
mauvaise cause, et ce n'est pas celle du bien public.
Kathleen
Sullivan : Je sais tout ce que ces gens ont subi dans leur enfance. Ils ont
accumulé une rage intérieure terrible. Ils s'en servent pour mettre en place
leur gouvernement… C'est triste de voir cela, parce que je sais que beaucoup de
ces gens auraient besoin d'être réhabilités. Comme pour mon père, qui faisait
du marché noir avec les enfants. C'est comme dans une secte… Je sais que
beaucoup de gens qui connaissent des secrets ne pourront jamais parler, car ils
le feraient au péril de leur vie. Ils le savent. Ou ils pourraient perdre ceux
qu'ils aiment, à supposer qu'ils puissent encore aimer quelqu'un. Après quelque
temps à ce régime, ils sont usés, et finissent par s'associer pleinement au
mouvement qu'ils servent. C'est une mentalité cruelle au plus haut niveau.
Wayne
Morris : Pensez-vous qu'il y a quand même des gens, dans le gouvernement ou
dans l'armée, qui s'efforcent de lutter contre leurs plans ?
Kathleen
Sullivan : Absolument. Il y a beaucoup de gens qui s'efforcent, mais
prudemment, de dénoncer ce qui se trame, pour aider certains survivants à
recouvrer leur liberté. Cela m'est arrivé, mais je ne peux pas en parler en
détail. Il y a encore beaucoup de gens propres. Certains risquent vraiment leur
vie, parce qu'ils voient ce qui se prépare. Ils veulent continuer à vivre dans
un pays qui respecte les libertés publiques. Le respect des Droits de l'Homme
est très important pour moi, car j'étais une esclave… On n'enseigne plus
tellement les Droits de l'Homme, ni notre Constitution, dans nos écoles !
Wayne
Morris : Est-ce que vous savez si ceux qui veulent instaurer le Nouvel Ordre
Mondial utilisent beaucoup la programmation mentale ?
Kathleen
Sullivan : Oui, il y a par exemple beaucoup d'acteurs et d'actrices de
Hollywood qui sont mentalement programmés. J'en ai rencontré beaucoup. Ils
participent à la promotion des idées des conspirateurs qui sont aux plus hauts
niveaux de la société. Ceux-ci savent ce qu'ils font. Parce qu'ils savent que
les stars de Hollywood sont considérées par beaucoup de gens comme des modèles,
et qu'elles ont beaucoup d'influence sur le public. (Les Illuminati) ne
s'occupent pas tellement des personnes âgées. Ce qu'ils veulent, c'est toucher
les jeunes, c'est promouvoir une nouvelle forme de pensée, celle du Nouvel
Ordre Mondial… Je vois beaucoup de signes qui me montrent que ce plan est en
train de se réaliser.
Wayne
Morris : Revenons au problème des extra-terrestres, que vous avez déjà
mentionné, en relation avec la programmation mentale et le Nouvel Ordre
Mondial. Pensez-vous que ce soit lié à la recrudescence des manifestations
d'OVNIs, et du nombre de gens qui seraient enlevés par des extra-terrestres ?
Pensez-vous que les gens sont manipulés par le gouvernement, et que ce ne sont
pas vraiment des extra-terrestres ?
Kathleen
Sullivan : Absolument. Je sais que certains survivants ne seraient pas du tout
d'accord avec moi, et je ne veux pas argumenter avec eux. Je ne parle que de ce
que j'ai vécu. Beaucoup d'entre nous étaient hypnotisés, ou manipulés, pour
nous faire croire que nous avions été enlevés par des extra-terrestres. En
fait, c'était le gouvernement qui nous utilisait, là encore, pour ses activités
illégales.
Les
Nazis ont travaillé très dur sur des expériences génétiques, toujours sur leurs
prisonniers dans des camps de concentration. Notre gouvernement a pourtant
tenté de faire disparaître les preuves de ces expériences. Mon père avait
l'habitude de se vanter de ces expériences génétiques sur des embryons. Les
Nazis avaient créé des êtres qu'ils appelaient leurs "enfants". Je
crois que ce sont ces "enfants" qui sont en réalité les
extra-terrestres dont on parle, ces "petits hommes que les gens disent
avoir vus. J'en ai moi-même rencontré plusieurs dans un centre de la NASA.
L'un
de ces êtres était un enfant d'un certain âge. Je ne sais trop comment le
désigner. Il pouvait parler deux langues, l'anglais, et ce qu'ils appelaient un
"langage trilatéral". Il employait beaucoup d'onomatopées, de bruits
et de signes avec les mains. Il avait aussi beaucoup de pouvoirs paranormaux.
C'était étonnant. Comme d'autres produits de ces manipulations génétiques, il
avait été manipulé pour croire qu'il était un extra-terrestre. Mais il semblait
comprendre toutefois que ce n'était pas vrai, et qu'il était un
"humain". Je suis très préoccupée par ces manipulations génétiques,
et les monstres qu'ils fabriquent. Car si le public est vraiment informé de ces
expériences, ces êtres seront mis à mort, et l'on fera complètement disparaître
leurs restes. Parce que si cela est vrai, il s'agit de l'un des plus grands
crimes contre l'humanité que l'une de nos administrations aurait commis dans
notre pays.
Pour
reparler de tous ces films sur les extra-terrestres qui sont produits en ce
moment, je crois que ce sont les Illuminati qui veulent manipuler les gens,
pour leur faire croire que les extra-terrestres existent réellement, et qu'ils
essayent de nous contacter. Je me demande s'ils ne vont pas utiliser certains
de ces "extra-terrestres" et les produire en public, pour prouver
qu'ils existent vraiment.
Wayne
Morris : Vous pensez donc que ces êtres sont le produit de manipulations
génétiques sur des embryons humains, pour leur donner la forme des
extra-terrestres que l'on présente au public dans les films ?
Kathleen
Sullivan : J'ai rencontré plusieurs femmes qui ont été utilisées comme mères
porteuses pour ces embryons génétiquement modifiés, dont une femme qui avait un
mari travaillant pour la NASA. Elle était traitée dans un hôpital de Dallas… Un
jour, avant même que je sache que son mari travaillait pour la NASA, je lui ai
demandé à brûle-pourpoint : "Êtes-vous une mère porteuse ?" Elle m'a
regardée, et a dit : "Ouais !" Puis je lui ai demandé si elle avait
des contacts avec la NASA. Elle me regarda, choquée, et me dit : "Mon mari
travaille à la NASA". Je suis allé expliquer la situation à son
psychiatre, parce qu'elle avait elle-même certaines caractéristiques faciales
d'un "extraterrestre".
J'ai
connu une autre femme en 1988, dans un centre de reprogrammation, qui était
aussi une femme porteuse. Elle avait des problèmes, parce qu'elle voyait des
OVNIs venir parfois la visiter dans sa chambre. Elle avait une coupe de cheveux
qu'ont beaucoup de mères porteuses, une coupe en forme de nid, c'est-à-dire
rasée tout au tour sur la nuque, et le reste en forme de nid au-dessus de la
tête. C'est l'un des moyens d'identifier certaines d'entre elles.
Il
semble donc qu'il y ait réellement des expérimentations génétiques sur les
humains. Croyez-le ou non. Je dis à tous que si c'est vrai, tout le monde finira
par le savoir, mais cela peut prendre encore du temps.
Wayne
Morris : Pensez-vous que le gouvernement américain, ou que le gouvernement nazi
en Allemagne, ait mis au point une technologie capable de faire voler des
"soucoupes volantes" ?
Kathleen
Sullivan : Ce que j'ai vécu me permet de le penser. J'ai moi-même vu une grande
soucoupe volante. Elle était garée dans un hangar, avant une grande porte
permettant à cet objet de sortir. J'ai vu cet objet suspendu en l'air au-dessus
du sol. Il était fait dans un métal qui avait un aspect fantastique. J'étais
absolument fascinée. On m'avait dit que cet OVNI avait été créé par des
scientifiques allemands. On a beaucoup parlé des V2 à la télévision, mais
jamais de ces OVNIs !
J'ai
entendu dire qu'il existait une base secrète dans l'Himalaya, et aussi des
centres de recherche construits sous les océans, là où personne ne peut les
détecter. Il y aurait un centre près de Hawaï. Ces engins semblent pouvoir
plonger profondément sous la mer. Ce sont donc des scientifiques allemands qui
avaient mis au point cette technologie, et qui l'ont amenée avec eux aux
Etats-Unis.
Un
certain nombre de gens m'ont dit que c'est une technologie qui utilise des
champs magnétiques, mais je n'en connais pas le détail…
Wayne
Morris : La terre elle-même est entourée d'un immense champ électromagnétique.
Il se peut qu'ils aient utilisé ce champ pour faire voler ces appareils.
Kathleen
Sullivan : Vous le dites mieux que moi… Tout ce que je sais, c'est que j'en ai
souvent entendu parler. Mon père s'en vantait aussi. Mais j'ai aussi entendu
dire qu'ils n'utilisaient plus cette technologie aujourd'hui.
Wayne
Morris : Vous avez dit que vous pensiez qu'un certain nombre d'acteurs de
Hollywood étaient passés par une programmation mentale, et qu'ils sont utilisés
(par les Illuminati). Pouvez-vous donner des exemples des idées qu'ils veulent
promouvoir ?
Kathleen
Sullivan : L'idée principale est que nous devrions vivre en harmonie avec la
terre, avec la nature, notre Mère, et avec le règne animal. Pour moi, il s'agit
d'une idée très dangereuse quand on l'inculque à des enfants, parce que cela
dégrade complètement leur sentiment de la valeur spécifique de l'espèce
humaine. Ils perdent toute estime de soi. On leur empêche aussi de penser de
manière indépendante. Nous devons défendre vigoureusement ce droit aujourd'hui.
C'est un grand sujet de préoccupation pour moi, car on est en train d'enseigner
à ces gosses que la vie animale a plus de valeur que leur propre vie…
Wayne
Morris : Il est certain que toute vie est précieuse, y compris la vie animale.
Mais ce que vous dites, en fait, c'est que ces idées sont employées pour
modifier la psychologie des masses, pour les préparer à l'instauration du
Nouvel Ordre Mondial…
Kathleen
Sullivan : En fait, s'ils arrivent à leurs fins, tout le monde devra se
soumettre à notre Mère Terre. C'est ce qu'ils recherchent en priorité. Dans
beaucoup de ces sectes païennes, on adore la déesse Gaïa, qui est la Mère
Terre. Cette idée de Mère Terre est une idée très puissante et très symbolique.
Il y
a encore autre chose : ils veulent rendre les choses de plus en plus difficiles
sur le plan économique, pour que les femmes soient obligées de travailler, et
qu'elles mettent leurs enfants dans des garderies. Cela permet de faire en
sorte que les enfants s'identifient de moins en moins à leurs parents, et
recherchent de plus en plus des modèles à l'extérieur de leur foyer. Ces
conspirateurs (les Illuminati) cherchent donc à promouvoir le culte de la
déesse Gaïa, la Mère Terre, en inculquant aux enfants l'idée qu'ils ont besoin
d'une telle "Mère", à laquelle ils pourront s'identifier, et de
laquelle ils tireront leur nourriture et leur substance.
C'est
pour cela qu'ils adorent aussi le Soleil. Certains thérapeutes m'ont dit que la
sensation que l'on éprouve quand on s'étend dans la chaleur des rayons du
soleil, est celle qui est la plus proche de la sensation de l'amour maternel.
J'ai été fascinée quand j'ai appris cela. Il y a donc un effet psychologique
qui est très puissant. J'essaye moi-même de me détacher au maximum de cela, sur
le plan émotionnel, afin de continuer à pouvoir faire mes recherches, et
essayer de comprendre où cela va aboutir, sans paniquer. Parce que cela ne me
fait pas du bien de réaliser ce qui se passe, et cela ne fait du bien à
personne. (Les Illuminati) sont des gens qui sont réellement malins !
Wayne
Morris : Connaissez-vous d'autres domaines où le contrôle mental est utilisé,
sur les plans artistique ou économique ?
Kathleen
Sullivan : Le domaine de la musique est un domaine privilégié. Il y aurait
beaucoup à dire là-dessus. Beaucoup de méthodes de programmation qui m'ont été
appliquées utilisaient la musique, les textes chantés, ou certains types
d'accords, mais surtout un texte chanté, associé à de la musique. La musique
est un moyen très puissant pour contrôler les gens, surtout sur le plan
émotionnel. Je ne connais pas un seul survivant qui n'ait pas été programmé
sans l'emploi de la musique ! J'ai encore parfois la mauvaise habitude de me
laisser aller à entrer dans une transe, rien qu'en écoutant certaines chansons.
Elles déclenchent en moi des réactions codées. Les Illuminati ont énormément
utilisé la musique des Beatles, plus que toutes les autres musiques, à ma
connaissance. La musique des Pink Floyd a aussi été très souvent employée. Les
victimes de ma génération ont été programmées en se servant d'un film comme
"Wizard of Oz" (Le Magicien d'Oz). Les générations actuelles sont
programmées en se servant d'Alice au Pays des Merveilles ! Ils utilisent aussi
beaucoup les films de Walt Disney. Je ne sais pas si Disney le fait sciemment
ou non, mais c'est un fait… La NASA utilisait beaucoup la musique des Pink
Floyd dans ses programmations, parce que cette musique troublait la notion du
temps chez ses auditeurs… Quand vous écoutez leur musique, vous avez
l'impression de flotter dans le temps ! Mais beaucoup d'autres groupes musicaux
ont été aussi utilisés.
Wayne
Morris : Pensez-vous que ces musiciens, ou leurs producteurs, savaient
exactement tout ce qui se passait ?
Kathleen
Sullivan : Il suffit d'étudier les paroles de leurs chants… Ils devaient
certainement savoir quelque chose !
Wayne
Morris : Peut-être que les programmeurs ont simplement utilisé des chansons qui
existaient déjà ?
Kathleen
Sullivan : C'est tout à fait possible. Il se peut aussi que certaines victimes
aient d'abord été programmées, et qu'ensuite elles aient composé une musique
directement inspirée par leur programmation ; surtout si ces victimes étaient
artistiquement créatives, dans la musique, l'écriture, ou l'art en général.
Cela peut leur venir de manière subconsciente. J'ai entendu de plusieurs
sources différentes qu'Elton Jones était une victime de la programmation
mentale, et c'est sans doute pour cela que les paroles de ses chansons sont si
chargées… Je ne sais pas…
Wayne
Morris : Croyez-vous que les Pink Floyd étaient conscients de ces techniques de
programmation mentale, et qu'ils savaient ce qu'ils faisaient ?
Kathleen
Sullivan : Je n'en sais rien, car je ne les ai jamais rencontrés. Je sais
seulement que leur musique marchait très bien pour la programmation. (Kathleen
Sullivan donne ensuite certains exemples de films américains qui ont été
manifestement produits par des gens qui connaissaient bien les techniques de la
programmation mentale. Toutefois, ces films ne donnent pas toujours une bonne
idée de la réalité).
Wayne
Morris : Je voudrais reparler du problème de l'emploi de la programmation
mentale dans les domaines politique et militaire. Ne pensez-vous pas que cela
corrompt profondément toute la société ?
Kathleen
Sullivan : C'est un problème très important. Je me dis parfois : "Si
j'étais Dieu, ou le Monarque (elle fait un jeu de mots, en faisant allusion au
programme MONARCH), que ferais-je ?" J'ai observé que chaque fois qu'une
enquête officielle était faite dans ce domaine, elle n'aboutissait qu'à dévoiler
une infime partie des informations réelles, et pas plus. C'est ce qui s'est
passé dans les années 70, quand ils ont enquêté sur la CIA, le programme
MONARCH, et les accusations d'assassinat, que la CIA a démenties, bien entendu.
La CIA avait pourtant admis qu'elle avait essayé d'assassiner Fidel Castro,
dont Ted Turner est maintenant devenu un grand ami… Quel monde étrange !
Je
sais que des femmes comme Blanche Chavoustie et Lynne Moss-Sharman ont
entrepris beaucoup de démarches pour faire ouvrir une enquête sur toutes les
illégalités commises à Washington. J'ai accepté de les soutenir dans cet
effort. Lynne voudrait que les citoyens écrivent ou contactent leurs sénateurs,
ou d'autres officiels de Washington, pour faire ouvrir une enquête.
Mon
problème, c'est que je connais trop de sénateurs, ou d'autres personnalités,
qui sont eux-mêmes impliqués dans ces activités illégales ! Si cela dépendait
de moi, je nommerais des personnalités plus jeunes ou nouvelles pour mener ces
enquêtes, des personnalités qui ne se sont pas elles-mêmes compromises. Vous le
voyez, cela va loin !
Je
pense que beaucoup de gens sont complètement dépassés et bouleversés quand ils
apprennent ce que font les Illuminati… Je vous demande pardon à l'avance, mais,
pour ma part, il est extrêmement important de profiter de l'occasion qui m'est
donnée ici pour dévoiler tout ce que je sais. C'est vrai que c'est très
accablant. Si les gens veulent bien écouter, cela peut les déprimer pendant un
temps. Cela leur donne un sentiment d'impuissance. Croyez-moi, tous les
survivants qui retrouvent leurs souvenirs doivent passer par des combats
intenses qui durent longtemps. Mais je crois que si les gens apprennent à
digérer progressivement toutes ces informations, morceau par morceau, en
prenant un peu de recul, et en continuant à s'occuper d'autre chose et à se
distraire, ils finiront par avoir une assez bonne idée de la situation. Il y a
de plus en plus d'informations disponibles. Si l'on veut vraiment s'informer,
on trouve.
Je
crois que tout le monde, jeunes et adultes, devrait savoir ce qui s'est passé
en matière de programmation mentale. Il semble que les médias principaux
gardent ces informations secrètes, volontairement. Cela m'inquiète
profondément. Beaucoup de ceux qui travaillaient à la NASA à sa création sont
morts. Il en est de même pour la CIA et le Pentagone. Tous ces projets de
programmation mentale sont actuellement poursuivis par des gens qui sont en
fait des criminels, et qui le sont par choix personnel, au moins en partie. Je
crois aussi que le public devrait être davantage conscient de l'influence
profonde des idées nazies sur les programmes de contrôle mental, comme sur
notre société en général. Je crois que cela nous aiderait à comprendre
l'historique de ces choses, et aussi à comprendre ce qui se passe actuellement.
On ne serait pas
autant
choqué en apprenant la vérité !
Je
veux ajouter encore quelque chose. Je suis d'origine allemande, du moins en
partie, et j'en suis fière. Je ne suis pas anti-teutonique ! Mais je crois
aussi que lorsqu'on a l'occasion d'immigrer dans un pays comme l'Amérique, on
ne devrait pas chercher à renverser son système de valeurs. Or beaucoup de ceux
qui ont immigré ici de l'Allemagne nazie ont continué à adhérer aux idées de
Hitler, qui voulait dominer le monde entier avant l'an 2000. Hitler n'aurait
jamais pu vivre jusqu'à cette date, mais il a fait en sorte de transmettre ses
idéaux à ses fidèles. J'ai remarqué que certaines de ces personnes sont
tellement identifiées à l'idéal nazi, qu'elles continueront à les
promouvoir
jusqu'à leur mort. Cela m'effraye beaucoup. Je connais une jeune femme à
Atlanta qui fréquentait des groupes néo-nazis à tendance skinhead. L'un de
leurs dirigeants était un Allemand qui venait d'Allemagne toutes les semaines
pour leur endoctriner le système de valeurs des Nazis !
Plusieurs
autres personnes pourraient le confirmer. Je connais des jeunes skinheads, et
je les aime sincèrement, mais je ne suis pas du tout d'accord avec leurs idées
politiques. Je crois qu'il faudrait informer davantage les gens, et qu'il
faudrait aussi faire plus d'enquêtes dans ce domaine.
Je
sais qu'il y a des militaires ou des membres des services secrets qui sont fermement
opposés à l'idéologie nazie. Ils ont essayé d'en purifier l'administration,
mais je crois qu'ils n'y sont pas parvenus. Il y a trop de personnes qui
protègent ces Nazis, à la CIA, à la NASA ou ailleurs.
J'aimerais
que beaucoup d'entre elles décident de changer de vie, et j'espère que l'on
pourra leur accorder une amnistie, s'ils veulent bien faire amende honorable,
et s'engager à réparer ce qu'ils ont fait aux survivants. Beaucoup de
survivants ont besoin de cela pour guérir. Ils ont besoin de vérifier leurs
souvenirs. Je sais que certains survivants ne seraient pas du tout d'accord
avec moi quand je parle d'amnistie. Il y a quelques années, j'aurais réagi
comme eux. Mais ce que je sais, c'est que beaucoup de gens sont en train de
mourir parce qu'on n'arrive pas à vérifier leurs affirmations. Est-ce que cela
vaut la peine de continuer à entretenir la rancune et la haine ?
Wayne
Morris : Vous pensez donc qu'il vaudrait mieux mettre tout cela au grand jour,
et offrir aux tortionnaires une sorte d'amnistie, plutôt que de tenter de les
remettre à la justice ?
Kathleen
Sullivan : Je crois que l'on devrait réparer tout d'abord ce qui a été fait aux
survivants, sous une forme à décider. Je crois qu'on devrait demander aux
tortionnaires de passer par une forme ou une autre de thérapie. Mais j'insiste
sur le fait que la plupart des survivants ont un immense besoin de faire
vérifier leurs souvenirs et leurs témoignages. Mon mari est retraité de
l'Armée, après 30 ans de service. Il était dans les paras. Hier, nous avons
reçu le magazine "Legion" (le magazine des parachutistes). Il y avait
un article qui donnait le témoignage d'un psychiatre qui était un survivant des
camps de concentration. Quand les Alliés l'ont libéré, il était à l'article de
la mort… Cela m'a brisé le coeur de lire ce récit, en voyant dans quel état cet
homme et ses amis du camp se trouvaient…
Je
crois que nous devrions tous accepter de consacrer un peu de notre temps et de
notre énergie à nous informer sur ce qui s'est passé, ou ce qui se passe, même
si ce que nous découvrons nous fait mal ou nous déprime… Au moins, nous ne
risquons pas directement notre vie… Je sais que beaucoup de gens ont peur de
nous fréquenter ou de nous aider, parce qu'ils craignent pour leur vie, ou pour
celle de leurs enfants. Mais on peut nous aider de bien des manières, sans être
en contact direct permanent avec nous. Beaucoup de survivants n'ont même pas
appris à se débrouiller pour survivre dans leur vie de tous les jours. On ne
leur a jamais appris à vivre en société. Beaucoup d'entre eux ont des
difficultés financières. Ils s'en sortent tout juste. Certains ne peuvent même
pas se payer les soins médicaux dont ils auraient besoin pour guérir. D'autres
ont sérieusement besoin de parfaire leur formation. Quant à moi, je suis
privilégiée. Mon mari bénéficie d'une pension d'invalidité à 100 %, parce que
près de 300 sauts en parachute ont abîmé sa colonne vertébrale. Cela m'a aussi
permis de faire trois années de formation universitaire gratuite. Cela m'a
énormément aidé, et m'a permis d'assurer mon avenir.
Il
faudrait qu'il existe un organisme qui offre des bourses ou des aides
financières à ces survivants, pour les aider à reconstruire leur existence.
Beaucoup d'entre nous n'ont simplement réussi qu'à s'en sortir. Quand je m'en
suis sortie, je disais en plaisantant que je pourrais toujours me faire engager
comme garde du corps ! Mais est-ce que je le désire vraiment ? Est-ce que je
désire risquer encore ma vie ? J'aimerais avoir d'autres options pour mon
avenir ! Je voudrais avoir un travail plus épanouissant et moins stressant ! Je
réalise aussi que, comme je commence à être connue du grand public, cela limite
mes possibilités de choix professionnel. Mais je peux toujours mieux me former,
fréquenter des gens normaux, et apprendre à mener une vie normale.
Il y en a beaucoup qui ne sont pas aussi privilégiés que moi. J'aimerais tant que l'on puisse leur payer des thérapies décentes, ou des études sérieuses. Je sais qu'il est plus difficile pour des survivants d'être soutenus ou soignés chez vous, au Canada. Beaucoup de survivants sont dans l'impossibilité d'exercer la moindre activité professionnelle. La plupart d'entre nous souffrent non seulement de troubles de la personnalité, mais aussi de ce que l'on appelle le "stress post traumatique".
Croyez-moi,
c'est épouvantable ! Tous les anciens combattants du Vietnam, et beaucoup de
ceux de la deuxième guerre mondiale, savent de quoi je parle. J'aimerais donc
que l'on mette sur pied un système plus efficace d'aide des survivants, au
moins à court terme, jusqu'à ce que nous sachions ce que notre gouvernement est
décidé à faire.
Wayne
Morris : Kathleen, je voudrais vraiment vous remercier d'avoir répondu à notre
invitation, et d'être venue vous exprimer à notre radio. Je me rends compte que
ce que vous avez fait n'est pas sans risque pour vous, et je vous souhaite le
meilleur !
Kathleen
Sullivan : Je vous le souhaite aussi ! Vous aussi, vous avez pris un risque
sérieux en programmant cette série d'émissions ! J'ai énormément de respect
pour ce que vous faites !
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